La musique au cinéma

Peu de films modernes connaissent du succès sans musique, même si l’usage de la musique au cinéma a beaucoup évolué depuis ses débuts. En 2022, Symphonie Nouveau-Brunswick présente la toute première musique de film, L’assassinat du duc de Guise (1908) de Camille Saint-Saëns. Elle est suivie en 1915 par Naissance d’une nation, qui réunit une musique originale et des extraits compilés par Joseph Carl Breil (1870-1926).

Avec l’arrivée du cinéma parlant en 1927 et Le Chanteur de jazz d’Al Jolson, la technologie progresse rapidement. Dans ce film, la musique n’est pas intégrée directement à la pellicule : elle est plutôt enregistrée sur des disques 33 tours, synchronisés grâce à un dispositif appelé Vitaphone. Mais dès 1927 également, on assiste à la première véritable intégration réussie de l’image et du son.

Depuis, la trame sonore est devenue un art à part entière, pour le meilleur comme pour le pire. On se souvient que bien des films des années 1930, 1940 et 1950 s’accompagnent soit de cordes sirupeuses et mal enregistrées, soit de partitions orchestrales pompeuses qui n’apportent que peu à l’action à l’écran.

Mais de nombreux grands compositeurs se lancent dans l’aventure, notamment Dmitri Chostakovitch et Sergueï Prokofiev en U.R.S.S.; Ralph Vaughan Williams, Benjamin Britten et William Walton au Royaume-Uni; Aaron Copland et Erich Korngold aux États-Unis, pour n’en nommer que quelques-uns. Peu à peu, la musique gagne en qualité, tout comme la prise de son et la sensibilité artistique permettant d’utiliser la musique avec discernement et à meilleur escient.

Les trames sonores d’aujourd’hui, parfois trop amplifiées en salle, représentent néanmoins un grand progrès tant sur le plan technologique qu’artistique. Les compositeurs peuvent se permettre, au cinéma, des procédés qui auraient moins d’impact dans une salle de concert. Par exemple, la dissonance stridente qui accompagne le naufrage du film Titanic accentue efficacement la tension dramatique; mais, sans les images, elle aurait sans doute beaucoup moins d’attrait.

Dans les années 1970, John Williams entre dans l’histoire de la musique, d’abord avec la trame sonore des Dents de la mer, puis, peu après, avec la première des œuvres de la série La Guerre des étoiles. Depuis, il a composé des dizaines de partitions pour certains des plus grands succès du cinéma, dont la série Indiana Jones, E. T. l’extra-terrestre, Harry Potter, Maman, j’ai raté l’avion!, Parc Jurassic et La Liste de Schindler. Parmi les autres compositeurs marquants, on compte James Horner (Titanic, Apollo 13), Hans Zimmer (Dune), Howard Shore (Le Seigneur des anneaux), Alexandre Desplat (Harry Potter) et bien d’autres encore.

Au programme de ce soir, vous entendrez de nouveau la Suite de La Guerre des étoiles, ainsi qu’un florilège d’extraits de plusieurs films bien connus.

Que la force soit avec vous!